Substances perfluoroalkylées - PFAS : nouvelle recommandation européenne
Le 24 août 2022, une recommandation (UE) 2022/1431 relative à la surveillance des substances perfluoroalkylées dans les denrées alimentaires a été publiée au Journal Officiel de l’UE.
Origine et risque de ces molécules persistantes s’accumulant dans l’environnement et l’organisme
Les PFAS (contaminants per- et polyfluoroalkylés) représentent plus de 4700 molécules chimiques artificielles produites depuis les années 40. Leurs propriétés physico-chimiques de résistance aux fortes chaleurs, aux acides, à l’eau et aux graisses expliquent leur présence dans de nombreuses applications industrielles et dans une multitude de produits de consommation.
A titre d’exemples, les PFAS sont utilisés dans les emballages en papier et en carton pour un usage alimentaire, dans les ustensiles de cuisines (notamment pour tout le matériel anti-adhésif), dans les textiles (vêtements d’extérieur, tissus d’ameublement), dans certains pesticides et médicaments, dans les mousses anti-incendie, dans les imperméabilisants, les isolants de fils électriques, les vernis, les peintures et même dans certains cosmétiques. Extrêmement persistantes dans notre environnement et dans notre corps, ces molécules sont connues sous le nom de polluants organiques persistants (POP). S’accumulant au fil du temps dans l’environnement et chez l’être humain, ces substances pourraient avoir de potentiels impacts sur la santé. L'exposition à ces contaminants peut donc se produire aussi via la consommation d’aliments à risque : l'eau potable, le poisson, les fruits, les œufs ou les produits transformés à base d’œuf, aliments en contact avec emballages en contenant ou cuisinés avec des ustensiles en contenant.
Flux de contamination des PFAS dans l'environnement
Nouvelle recommandation européenne de fin août 2022
Ces substances PFAS, qui comprennent le PFOS (acide perfluorooctanesulfonique) et l'APFO (acide perfluorooctanoïque) sont au centre de l'attention de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) depuis plusieurs années. En 2020 (cf. notre précédent article), l’EFSA avait établi un nouveau seuil de sécurité pour ce risque : la dose hebdomadaire tolérable (DHT) avait été abaissé à 4,4 nanogrammes par kilogramme de poids corporel contre 8 nanogrammes auparavant. Dans son plan de surveillance l’EFSA avait aussi souligné la nécessité de méthodes d'analyses plus sensibles pour les PFAS dans les aliments
Cette fois, l’EFSA indique qu’il lui manque des données sur de nombreuses aliments à risques. L’Autorité recommande donc le recueil des données supplémentaires pour une vaste gamme de substances perfluoroalkylées (liste élargie) dans des aliments couramment consommés. La surveillance doit porter sur les fruits et légumes, les racines et tubercules amylacés, les algues, les céréales, les noix, les oléagineux, les aliments pour nourrissons et enfants en bas âge, les denrées alimentaires d’origine animale, les boissons non alcooliques, le vin et la bière.
Les valeurs indicatives maximales ci-dessous ont été mises en place (en µg/kg) :
| Catégories d'aliments | PFOS* | PFOA* | PFNA* | PFHxS* |
|---|---|---|---|---|
| Fruits et légumes (à l’exception des champignons sauvages), racines et tubercules amylacés | 0.010 | 0.010 | 0.005 | 0.015 |
| Champignons sauvages | 1.5 | 0.010 | 0.005 | 0.015 |
| Lait | 0.020 | 0.010 | 0.050 | 0.060 |
| Aliments pour bébé | 0.050 | 0.050 | 0.050 | 0.050 |
*PFOS : acide perfluorooctanesulfonique ; PFOA : acide perfluorooctanoïque ; PFNA : acide perfluorononanoïque ; PFHxS : acide perfluorohexane sulfonique
Suite à ces recommandation de l’EFSA, la Commission européenne devrait mettre en place des seuils maximum pour les PFAS dans certains aliments pour application à partir de janvier 2023 (comme indiqué dans un projet de règlement notifié à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) dans le cadre de la procédure OMC/SPS (G/SPS/N/EU/576 du 04 juillet 2022). Les niveaux maximaux devraient s’approcher des seuils évoqués par l'EFSA.
L’accompagnement Eurofins dans la maitrise de ce risque
Pour se préparer à la future réglementation, il est important de commencer à surveiller la présence de ces molécules dans vos produits ou ingrédients à risques. Pour ce faire, notre Centre de Compétence Eurofins pour les dioxines et les composés organiques persistants en Allemagne dispose de l’expertise pour l’analyse de PFAS. Un important travail de développement et de validation a d’ailleurs été réalisé en 2020 pour mettre proposer une méthode optimisée avec des limites de quantification basses.
→ Pour plus d’information, contactez votre interlocuteur Eurofins habituel ou AgroalimentaireFR@eurofins.com.
