Fraude sur la cannelle : un signal fort pour l’ensemble des épices
La récente alerte du Centre Commun de Recherche (JRC) de la Commission européenne sur la fraude sur la cannelle met en lumière une vulnérabilité majeure du marché des épices.
Substitutions, contaminants, traçabilité complexe… Comment garantir leur authenticité ?
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Les fraudes révélées dans la cannelle
La publication du JRC met en lumière un niveau préoccupant de non‐conformité et de fraude pour la cannelle vendue sur le marché européen. Dans cette étude portant sur 104 échantillons de cannelle, plus de 66 % étaient soit non conformes aux normes internationales, soit suspectés de fraude ou de dépasser les limites règlementaires européennes (pour des éléments comme le plomb ou la coumarine).
Par exemple, près de 9 % des produits étiquetés « cannelle de Ceylan » étaient en réalité partiellement ou totalement substitués par une variété de qualité inférieure et moins coûteuse : la cassia. L’étude a également mis en évidence la substitution de l’écorce par d’autres parties de l’arbre à cannelle moins valorisables normalement (racines, feuilles et fleurs). Des dépassements de la limite maximale de plomb fixée à 2 mg/kg ont également été observés, ainsi que des concentrations en coumarine jugée potentiellement dangereuses pour les enfants.
Cette alerte, qui traite ici exclusivement de la cannelle, illustre les vulnérabilités structurelles qui affectent les chaînes d’approvisionnement des épices et herbes aromatiques.
Pourquoi le risque de fraude est-il élevé dans le secteur des épices ?
Quelques facteurs rendent ces denrées particulièrement exposées :
- Des chaînes d’approvisionnement longues et fragmentées, souvent à l’échelle internationale, multipliant les maillons à contrôler.
- Une forte pression économique : la cannelle, comme d’autres épices, est importée à grande échelle par l’UE (5ᵉ épice en volume d’importation en 2023) et sa demande croissante en fait une cible lucrative pour la fraude. Les prix au kg sont élevés et les profits de fraudes peuvent être ainsi potentiellement grands.
- Les formes de fraude volontaires ou non sont multiples – substitution d’espèces botaniques, mélange de parties de plante, additions non autorisées, allégation d’origine géographique ou encore dépassement de seuils de contaminants. Par ailleurs, les épices ou herbes aromatiques sont souvent vendues moulues ou en poudre ne facilitant pas une surveillance par simple observation visuelle
- Des produits de traitement interdits en Europe (pesticides, oxyde d’éthylène) sont susceptibles d’être utilisés dans les pays producteurs
- Il n’existe actuellement aucune méthode unique capable de détecter tous les types de falsifications : l’étude JRC souligne que « le type d’irrégularités détectées (…) est varié et ne peut être abordé avec une seule technique analytique ».
Quelles conséquences pour les acteurs qualité de l’agroalimentaire ?
Cette publication du JRC concernant la cannelle est un rappel important : la fraude alimentaire dans les épices n’est pas une éventualité lointaine mais une réalité avérée. Tous les maillons — de l’importateur à l’industriel en passant par le distributeur — doivent renforcer leur vigilance.
Pour vous, fabricant, importateur, négociant ou industriel valorisant les épices dans vos recettes, cette situation impose une vigilance accrue :
- Veiller à la traçabilité complète depuis l’origine des matières premières jusqu’au produit fini, en intégrant les risques de substitution ou de mélange intempestif.
- Mettre en œuvre des spécifications claires sur l’espèce botanique (par exemple dans le cas de la cannelle : « Cinnamomum verum = zeylanicum» vs « Cinnamomum cassia = aromaticum»), sur la teneur maximale de résidus de pesticides, de métaux lourds, de etc., en cohérence avec les exigences de la réglementation européenne et nationale.
- Adopter une stratégie d’analyse combinée : screening + tests ciblés, comme le recommande l’étude JRC.
- Considérer que la fraude n’est pas qu’une question de non-conformité mais aussi de réputation pour vos marques et de sécurité des consommateurs (cas de la détection des protéines de noix non déclarées et allergènes dans du cumin et du paprika en 2015).
Que proposent nos laboratoires Eurofins en authenticité des herbes et épices ?
Afin de répondre à cet enjeu, notre laboratoire historique nantais spécialité en authenticité a développé une offre dédiée pour contrôler l’intégrité des épices et herbes avec :
- Un screening non ciblé par Profiling RMN (Résonance Magnétique Nucléaire) à haute résolution. Cette technologie permet de détecter des anomalies telles que la substitution d’espèce, des mélanges non déclarés, la dilution par un sous-produit (ex. : écorce dans cannelle en poudre) ou une substance de charge.
- Un panel complet d’analyses compositionnelles normées et ciblées : examen microscopique, humidité, huiles essentielles, cendres totales et acides, extraits éther/eau/alcool, détection d’additifs ou de colorants interdits sans oublier les analyses de résidus de pesticides et autres contaminants
Ainsi, vous pouvez vous appuyer sur notre réseau de laboratoires pour :
- Définir une stratégie de contrôle adaptée (échantillonnage, méthodes de screening, confirmatoires) ;
- Bénéficier de technologies de pointe et d’une expérience de près de quarante ans dans le contrôle d’authenticité des ingrédients alimentaires.
Engagés à vos côtés pour garantir l’intégrité des épices dans un marché européen exigeant, nous vous aidons à structurer une réponse sérieuse et scientifique. C’est la clef pour renforcer la pertinence de vos contrôles qualité, réduire les risques de fraude, et protéger in fine la confiance de vos partenaires et des consommateurs
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→ Et pour plus d’information, contactez votre interlocuteur Eurofins habituel ou analyses.alimentaires.france@ftfr.eurofins.com
[Article de la newsletter de décembre 2025]
