Déclarer une fausse origine géographique est une fraude !

L’origine géographique déclarée est un élément de la qualité intrinsèque d’un produit, qui a une influence sur sa valeur marchande. C’est un élément qui peut servir d’argument de vente. La tromperie sur l’origine constitue donc une fraude. Et de nombreux exemples récents tels que la « francisation » de fruits étrangers ou la vente de sauce issue de tomates chinoises comme étant italiennes illustrent l’existence de risques malgré les exigences de traçabilité.
Par ailleurs certaines réglementations se mettent en place pour imposer aux opérateurs une meilleure maîtrise des chaînes d’approvisionnement. Ainsi l’Union Européenne préconise dans son Règlement 2023/1115 la mise en place de dispositions visant à exclure du marché européen les produits associés à la déforestation. Et elle a publié récemment une classification des niveaux de risque selon les pays d’origine. Aux Etats-Unis le "Uyghur Forced Labor Prevention Act" (UFLPA ou Loi contre le travail forcé des Ouïghours) exclut l’importation de tout produit contenant du coton issu de pays pratiquant le travail forcé. Plus positivement en France le label « Origin’info » promeut la transparence des étiquetages des aliments au regard de l’origine géographique des principaux composants d’une recette.
"La confiance n’exclut pas le contrôle".
Il est donc nécessaire de vérifier l’origine géographique déclarée des ingrédients. Pour cela, le réseau des laboratoires Eurofins est un spécialiste reconnu et incontournable. D’ailleurs, notre expertise s’étend aussi à d’autres filières, comme le coton, pour lequel nous disposons désormais d’une banque de données mondiale.
Depuis plusieurs décennies, notre centre de compétence en authenticité a construit des bases de données et des modèles statistiques robustes permettant de contrôler par l’analyse l’origine déclarée de nombreux produits alimentaires ou de produits de consommation d’origine naturelle (fibres textiles, tabac, etc.).
Ces tests se basent notamment sur les propriétés des isotopes stables de la matière organique, analysés par spectrométrie de masse, dont les valeurs sont influencées par les facteurs géographiques tels que la latitude, l’altitude, la distance à la mer, la température, la géologie, etc. En combinant plusieurs isotopes stables il est possible de constituer une cartographie des valeurs attendues selon les régions ou pays du globe. Des modèles complémentaires peuvent également être construits sur la base d’informations fines de composition des produits, telles que celles recueillies en profiling par RMN (Résonance Magnétique Nucléaire) haute résolution.
De manière générale ces approches analytiques ne permettent pas de déterminer « à l’aveugle » l’origine inconnue d’un échantillon, car différents endroits du globe peuvent présenter des profils similaires. Toutefois elles constituent un outil de vérification robuste de l’origine déclarée, en la confrontant aux valeurs attendues pour cette origine. En cas d’écart aux valeurs attendues, elles permettent de mieux cibler les contrôles sur le terrain. Ainsi le contrôle analytique de l’origine apparaît comme un des piliers assurant la maîtrise des chaînes d’approvisionnement.
→ Pour plus d’information, contactez votre interlocuteur Eurofins habituel ou analyses.alimentaires.france@ftfr.eurofins.com