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Projet Breedecafs : café et agroforesterie

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Adaptation des caféiers au changement climatique

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Le changement climatique menace aujourd'hui de nombreuses cultures, dont certaines cultures tropicales comme le café. Repenser nos méthodes culturales et renouveler le pool génétique des caféiers, jusqu'alors peu diversifié, devenait une absolue nécessité pour ne pas nuire à l'économie des agroécosystèmes concernés d'une part, et pour ne pas voir disparaitre cette production agricole d'autre part. C'est dans ce contexte qu'a vu le jour le projet BREEDCAFS (BREEDing Coffee for AgroForestry Systems) : piloté par le Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) de Montpellier, ce projet achevé en avril 2022 avait pour objectif de créer en laboratoire des variétés hybrides plus rustiques que les variétés actuellement cultivées, plus productives et adaptées à l'agroforesterie. 

Les nouvelles variétés aujourd'hui implantées en Thaïlande sont plus productives de 10 à 20% que les variétés traditionnelles. Par ailleurs, leur rusticité et leur résistance aux maladies leur permettent d'être moins exigeantes en phytosanitaires, et les utilisations de pesticides a été réduite de 15 à 20%. Finalement, les qualités organoleptiques de ces nouvelles variétés sont meilleures à la tasse : un succès franc pour les producteurs locaux, l'environnement et les consommateurs.

Eurofins, pour l'accompagnement de ce projet, a mis à disposition son savoir faire et ses outils, notamment ses approches ciblées et non ciblées par RMN (Résonance Magnétique Nucléaire) pour l'identification des variétés les plus intéressantes dans le cadre du projet. Il s'avère que cette approche reste néanmoins un bon moyen d'identification des fraudes de substitutions des variétés de café entre elle. 

 

La RMN : un outil de sélection des nouvelles variétés de café

La RMN a d'abord été utilisée pour identifier les nouvelles variétés de café les plus adaptées au changement climatique dans le cadre des exigences des consommateurs. Cette technique a l’avantage de remplacer plusieurs méthodes chromatographiques nécessitant divers détecteurs, colonnes et solvants en une seule analyse universelle à fort débit, adaptée au criblage nécessaire en sélection végétale.

Au delà de cette quantification des molécules d'intérêt, des marqueurs de qualité ont été identifiés via des traitements chimiométriques : la comparaison d'échantillons issus de zones ensoleillée ou ombragée a permis l'identification de zones spécifiques dans les profils RMN. La corrélation de ces données avec les profils d'analyses sensorielles permettra la mise en place d'un suivi analytique objectif pour la sélection.

Ainsi donc, l'analyse des nouvelles variétés de café est rendue possible grâce à des technologies de pointe permettant une analyse complète des individus, pour une meilleure sélection et donc une meilleure mise en place au champ.

 

Un outil qui permet également la détection de fraudes

La RMN est également un outils d'analyse très fiable et efficace pour la détection des fraudes sur les variétés de café commercialisées, avec par exemple la distinction possible entre les variétés arabica et robusta. L'analyse est également pertinente en cas de mélange de variétés puisqu'elle permet d'identifier la proportion de chacune d'entre elle. Cette distinction est rendue possible grâce aux teneurs relatives en deux diterpènes : le 16-O-méthylcafestol et le kahweol.

La teneur en diterpènes peut varier naturellement d'un café à un autre en fonction du matériel génétique des individus, du climat, de l'origine géographique, etc. Il est donc nécessaire de mettre régulièrement à jour les modèles d'identification : notre participation au projet BREEDCAFS nous a justement permis de mettre nos bases de données à jour, en plus d'y intégrer de nouvelles bases pour l'identification de futures variétés qui seront bientôt présentes sur le marché.

Les travaux scientifiques menés dans le cadre de BREEDCAFS ont également permis d’améliorer la quantification par RMN des molécules diterpéniques pour la détection du Robusta, café moins premium que l’Arabica et qui peut servir d’adultérant intentionnel. Ils ont été publiés dans la revue scientifique Food Chemistry fin 2020 (voir encadré ci-dessous).

 

→ Plus d'informations sur les résultats du projet BREEDCAFS et sur notre offre de détection de l'authenticité du café

 


 

Dans un article publié fin 2020 dans le journal Food Chemistry, nos équipes de R&D ont pu montrer que le signal RMN-1H, couramment utilisé par de nombreux laboratoires pour quantifier l’un des marqueurs du Robusta, le 16-O-méthylcafestol (16-OMC), pouvait contenir également le signal du composé 16-O-méthylkahweol (16-OMK) à hauteur de 10 %. Pour regrouper les deux composés derrière ce signal, on parle alors de 16-OMD (16-O-méthylditerpènes). Contrairement aux résultats des études antérieures de la littérature qui n’en détectaient pas, nos équipes ont décelé du 16-OMD à un niveau faible (inférieur à 1,5% d’un Robusta typique) dans 248 échantillons d’Arabica, collectés par le réseau du CIRAD. Ces résultats justifient ainsi la limite de performance du test de détermination des proportions Arabica/Robusta dans un mélange (limite à 10 % de Robusta dans l’Arabica) et confirment la nécessité d’associer, en plus du 16-OMD, la quantification du kahweol.

Plus d’information : voir Limited genotypic and geographic variability of 16-O-methylated diterpene content in Coffea arabica green beans, V. Portaluri; F. Thomas; S. Guyader; E. Jamin; B. Bertrand; G. Remaud; E. Schievano; S. Mammi; E. Guercia; L. Navarini. Food Chemistry 329 (2020).  https://doi.org/10.1016/j.foodchem.2020.127129 

 


 

Le projet BreedCafs bénéficie d’un financement du programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’Union Européenne sous la convention de subvention n°727934.