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Focus Agroalimentaire : notre newsletter >> Focus Agroalimentaire 65 - mars 2021 >> Bacillus cytotoxicus

Bacillus cytotoxicus : des méthodes fiables et adaptées pour ne plus passer à côté de ce pathogène

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Les microorganismes du groupe Bacillus cereus présomptifs (autrement dénommé Groupe Bacillus cereus ou Bacillus cereus sensu lato) sont présents dans de nombreux aliments. Ils peuvent avoir des impacts bénéfiques, avec des applications en tant qu’insecticide, probiotique ou promoteur de croissance végétale, mais peuvent aussi être impliqués dans l’altération des aliments, dans des cas de Toxi-Infections Alimentaires Collectives (TIAC) et même lors d’infections nosocomiales. Ces souches, génétiquement reliées, vont se distinguer par leur capacité de croissance, leur thermorésistance (spores), leur virulence ou leur pathogénicité. A l’heure actuelle, pas moins de 21 espèces sont décrites, qui se classent en 7 groupes phylogénétiques.

Bacillus Cytotoxicus : une bactérie qui provoque des infections alimentaires sévères

L’une des espèces de Bacillus cereus présomptifs, Bacillus cytotoxicus, est très majoritairement mise en évidence dans les produits végétaux déshydratés ou frais avec une prédilection plus élevée pour la pomme de terre. Bacillus cytotoxicus se distingue des autres espèces par ses caractéristiques de température de croissance (principalement thermotolérant mais pouvant se développer entre 17 et 53°C) et de thermorésistance (paramètre D90°C = 40 à 90 minutes*). Il est surtout responsable de cas sévères de TIAC par l’intermédiaire de la cytotoxine diarrhéique K-1 produite par le gène cytK-1 propre à cette espèce. Une récente publication sur les cas de TIAC en France associées au groupe Bacillus cereus a relevé que le gène cytK-1 était détecté chez 5% des souches responsables de ces infections.

Ce gène dispose du potentiel cytotoxique le plus élevé au sein de Bacillus cereus sensu lato. Lors des enquêtes épidémiologiques liées à Bacillus cytotoxicus, les niveaux de contamination relevés ont fluctué entre 400 ufc/g et 920 000 ufc/g. Plus de 70% des cas étudiés concernent des valeurs inférieures à 100 000 ufc/g (seuil de déclenchement des alertes en France). Cette espèce semble donc disposer de facteurs de virulence et/ou de pathogénicité particulièrement problématiques pour le consommateur. Elle est aussi fortement suspectée du décès de 3 personnes en France. Il est donc important de prendre en compte ce risque pathogène spécifique dans vos démarches de sécurité alimentaire et dans vos plans de contrôle.

Mise en évidence du Bacillus cytotoxicus : les limites de la norme NF EN ISO 7932

Il existe une méthode normalisée de dénombrement de Bacillus cereus présomptifs, dont fait partie Bacillus cytotoxicus : la norme NF EN ISO 7932. Toutefois, cette méthode possède des limites. Elle ne permet pas de différencier les espèces membres de Bacillus cereus sensu lato. Il n’est donc pas possible de connaître le niveau de contamination du produit par B. cytotoxicus avec cette méthode. De plus, lors de travaux universitaires, il a même été démontré que les aspects phénotypiques de plusieurs souches de Bacillus cytotoxicus isolées à partir de flocons de pomme de terre sur la gélose de la norme ne présentaient pas les mêmes caractéristiques morphologiques.

Toutefois, la problématique majeure de la norme NF EN ISO 7932 est que la gélose de Mossel (MYP) utilisée est peu sélective et que de nombreux Bacillus autres que Bacillus cereus présomptifs peuvent initialement s’y développer avant l’étape de confirmation et donc, potentiellement, interférer sur la fiabilité du résultat final en cas de fort niveau de contamination.

Prise en compte du Bacillus cytotoxicus : les solutions proposées par Eurofins

Une étude comparative menée à l’initiative d’un groupe de travail ISO (TC 34/SC, 09/WG 20), sur la base de la norme ISO 17468, est en cours d’exploitation pour évaluer les performances de 3 géloses chromogéniques alternatives au milieu de Mossel (MYP), en particulier sur leur aptitude à faire croître B. cytotoxicus. Ces 3 géloses font partie de trois méthodes complémentaires certifiées par AFNOR validation pour le dénombrement de Bacillus cereus présomptifs en comparaison avec la norme NF EN ISO 7932. Cependant, au vu des données publiées à l’heure actuelle sur le site de l’AFNOR, des différences de performance sur cette espèce apparaissent, notamment dans les tests d’inclusivité, permettant de vérifier que les microorganismes cibles sont bien pris en compte.

Ainsi, la méthode BKR 23/06-02/10 (Compass® Bacillus Plus agar), proposée par les laboratoires Eurofins, apparait comme étant la meilleure méthode de prise en compte du Bacillus cytotoxicus lors du dénombrement des Bacillus cereus présomptifs. Elle prend en compte 6 souches (5 en inclusivité et 1 en contamination naturelle) qui se sont correctement développées sur la gélose, et surtout plus de 30 analyses en comparaison avec la norme ISO, qui se sont aussi révélées satisfaisantes. L’ajout de jaune d’œuf à la formule de base améliore la récupération de l’ensemble des souches du groupe des Bacillus cereus, y compris Bacillus cytotoxicus.

En complément de cette méthode Compass® de dénombrement, la détection du groupe phylogénétique (Groupe VII pour B. cytotoxicus) et la recherche du gène cytK-1 sont aussi des outils de caractérisation permettant d’affiner votre démarche d’investigation des contaminations. Ces analyses sont disponibles avec des méthodes PCR. Eurofins vous accompagne en vous proposant ces solutions qui permettent la maîtrise du risque pathogène lié à Bacillus cytotoxicus dans vos produits.

Nos laboratoires Eurofins, experts en microbiologie, restent à votre entière disposition pour le choix le plus adéquat des méthodes d’analyses en fonction de vos problématiques.

Pour plus d’information, contactez votre interlocuteur Eurofins habituel ou DidierFromentier@eurofins.com

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*D : temps nécessaire à une température donnée (ndlr à cœur du produit) pour détruire 90% d’une population microbienne. Soit obtenir une réduction d’une unité logarithmique décimale.

Références :

Glasset B, Herbin S, Guillier L, Cadel-Six S, Vignaud M, Grout J, Pairaud S, Michel V, Hennekinne J, Ramarao N, Brisabois A. Bacillus cereus-induced food-borne outbreaks in France, 2007 to 2014: epidemiology and genetic characterisation. Euro Surveill. 2016;21(48). https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02434728/document

Maëlle de Halleux ; Mémoire de fin d’étude ; Bacillus cytotoxicus dans les matrices alimentaires ; Université catholique de Louvain, année universitaire 2017 – 2018.