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Focus Agroalimentaire : notre newsletter >> Focus Agroalimentaire 73 - Octobre 2023 >> Risque PFAS dans les aliments et l’eau de consommation

Risque PFAS dans les aliments et l’eau de consommation : que dit la réglementation, quelles analyses réaliser ?

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L'Union Européenne est fortement impliquée sur la problématique des composés perfluoroalkylés et polyfluoroalkylés (PFAS) avec la mise en place de valeurs limites pour certains aliments. L’EFSA, autorité de santé européenne, continue par ailleurs ses investigations et surveillance sur d'autres aliments à risque. Enfin, la France, aussi très mobilisée sur le sujet, a décidé de travailler en priorité sur la pollution de l'eau par ces composés dans le cadre du plan d’action PFAS 2023-2027.

Par ailleurs, ce risque est sous le feu de la pression politique et médiatique. Aux Etats-Unis, un éleveur laitier du Nouveau Mexique, dont la ferme était située à proximité d’une usine de production de retardateurs d’incendie utilisant des PFAS, a dû arrêter la vente de son lait puis euthanasier l’ensemble de son cheptel. Les bêtes ont même dû été enterrées sur place pour éviter de nouvelles contaminations (article complet ici de l’Ohio’s Country Journal).

Pour vous conformer aux réglementations et recommandations, les laboratoires du réseau Eurofins spécialisés en analyse des PFAS ont développé des méthodes robustes avec des limites de quantification adaptées pour les aliments et les eaux.

Que sont les PFAS, « polluant éternels » ?

Ces contaminants représentent plus de 4700 molécules chimiques artificielles produites depuis plus de 80 ans. Leurs propriétés physico-chimiques de résistance aux fortes chaleurs, aux acides, à l’eau et aux graisses expliquent leur présence dans de nombreuses applications industrielles et dans une multitude de produits de consommation (imperméables dans nos vêtements d'extérieur, antiadhésifs dans nos poêles, emballages de nos sandwichs, dans nos mousses anti-incendie,...). Extrêmement persistantes dans notre environnement et dans notre corps, ces molécules sont connues sous le nom de polluants organiques persistants (POP). Leur utilisation fréquente a provoqué une contamination généralisée de l’environnement dont les eaux. 

Risque dans les aliments et teneurs maximales applicables depuis le 1er janvier 2023

S’accumulant au fil du temps dans l’environnement et dans les organismes, ces substances pourraient avoir de potentiels impacts sur la santé. L'exposition à ces contaminants peut donc se produire via la consommation de certains aliments : poisson, fruits, œufs, aliments en contact avec emballages en contenant ou cuisinés avec des ustensiles en contenant. Ainsi la Commission Européenne a mis en place des seuils maximum pour les PFAS dans certains aliments pour application depuis le 1er janvier 2023. 

Ces teneurs maximales sont précisées dans le règlement (UE) 2022/2388 en µg/kg de poids à l'état frais.

Teneurs maximales3 règlementées pour : PFOS* PFOA* PFNA* PFHXS* Somme
Œufs 1,0 0,3 0,7 0,3 1,7
Babyfood: toute chair musculaire de poisson
Hors babyfood: chair musculaire des poissons à l'exception des deux cas ci-dessous
2,0 0,2 0,5 0,2 2,0
Chair musculaire des poissons énumérés au point 10.2.1.2 du règlement (UE) 2022/2388 7,0 1,0 2,5 0,2 8,0
Chair musculaire des poissons énumérés au point 10.2.1.3 du règlement (UE) 2022/2388 35 8,0 8,0 1,5 45
Crustacés et mollusques bivalves 3,0 0,7 1,0 1,5 5,0
Viandes de bovin, de porc et de volaille 0,3 0,8 0,2 0,2 1,3
Viande de mouton 1,0 0,2 0,2 0,2 1,6
Abats de bovin, de mouton, de porc et de volaille 6,0 0,7 0,4 0,5 8,0
Viandes de gibier, à l'exclusion des viandes d'ours 5,0 3,5 1,5 0,6 9,0
Abats de gibier, à l'exclusion des abats d'ours 50 25 45 3,0 50

(*)  PFOS : acide perfluorooctanesulfonique ; PFOA : acide perfluorooctanoïque ; PFNA : acide perfluorononanoïque ; PFHxS : acide perfluorohexane sulfonique ; la teneur maximale s’applique à la somme des stéréo-isomères linéaires et ramifiés, qu’ils soient ou non séparés par chromatographie. Pour la somme de PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS, la limite inférieure est calculée en partant de l’hypothèse que toutes les valeurs inférieures à la limite de quantification sont nulles.

Enfin, il y a un an, dans sa recommandation (UE) 2022/1431, l'EFSA précisait des valeurs maximales indicatives pour d'autres catégories : fruits et légumes, racines et tubercules amylacés, champignons sauvages, lait et aliments pour bébé (détails dans notre actualité liée à cette information).

Eaux de consommation : quel seuil et quelles analyses? 

Pour les Eaux Destinées à la Consommation Humaine (EDCH), l'arrêté du 30 décembre 2022 fixe un seuil maximum pour la somme des 20 substances alkylées per- et polyfluorées considérées comme préoccupantes.

Cette limite est de 0,1 µg/l.

Les composés perfluorés concernés sont PFOS, PFOA, PFBS, PFPeS, PFHxS, PFHpS, PFNS, PFDS, PFUdS, PFDoS, PFTrDS, PFBA, PFPeA, PFHxA, PFHpA, PFNA, PFDA, PFUdA, PFDoA, PFTrDA

Eaux de rejet : quelle obligation de surveillance?

Qui est concerné ? Sous quels délais ?

L’Arrêté Ministériel du 20 juin 2023 qui est entré en vigueur le 28/06/2023 prescrit 3 mesures successives par bilan 24h instrumenté qui sont à réaliser dans un délai qui varie selon la rubrique de votre ICPE. Les délais indiqués correspondent au temps imparti pour engager la première campagne de quantification des PFAS :

  • Avant le 28/09/2023 pour les ICPE 2660, 2661, 2760,2790, 3410, 3420,3440, 3450, 4713
  • Avant le 28/12/2023 pour 2330, 2345, 2350, 2351, 2567, 2750, 2752, 2795, 3120, 3230, 3260, 3610, 3620, 3630, 3670, 3710
  • Avant le 28/03/2024 pour 2791, 3510, 3531, 3532, 3540, 3560

Quelles analyses ?

Tous les mois, pour tous les rejets aqueux et sur 3 mois consécutifs, à minima :

  • Fluor Organique Adsorbable (AOF) avec une limite de quantification (LOQ) de 2 µg/l.
  • Quantification de 20 composés identifiés comme prioritaires avec une LOQ de 100 ng/l.

L’Arrêté précise que l’exploitant doit rechercher et analyser toute autre substance PFAS utilisée, produite, traitée ou rejetée par son installation (sous réserve de faisabilité technique). Les PFAS produits par dégradation devront également être mesurés. L'Arrêté identifie une liste de 8 autres PFAS susceptibles d’être particulièrement concernés.

L’accompagnement Eurofins dans la maîtrise de ce risque

Pour vous conformer à la réglementation en ce qui concerne les aliments, nos experts contaminants sont à votre disposition pour vous conseiller au mieux. Grâce à notre réseau de laboratoires pour la réalisation de ces analyses, notamment dans nos centres de compétence allemands et suédois, nous vous proposons des méthodes pour détecter ces substances selon votre besoin :

  • Conformité réglementaire : analyse des 5 paramètres réglementaires, applicable sur viandes, poissons, œufs, crustacés, mollusques, abats et huile de poisson,
  • Respect des valeurs indicatives : analyse des 4 molécules avec valeur indicative, applicable sur lait, aliment pour bébés, champignon sauvage, fruits et légumes,
  • Remontée de résultats auprès de la Commission Européenne : analyse des 4 principaux PFAS avec exigence de LOQ basse,
  • Investigation approfondie : recherche de 32 molécules PFAS d’intérêt à suivre dans les denrées alimentaires.

Pour les eaux, et fort de notre réseau de laboratoires spécialisés dans ce domaine, nous vous proposons la quantification de près de 50 composés perfluorés, dont ceux cités dans ces arrêtés.

Notre portefeuille analytique comprend également l’analyse des substances les plus complexes à quantifier comme les FTOH (6:2 et 8:2) et le CO.

Ces analyses sont réalisables avec seulement 1 litre d'échantillon, quel que soit le nombre de molécules recherchées.

Le sujet du risque PFAS dans les aliments et eau destinée à la consommation humaine a été abordé par Marion GRELOUX, Experte Eurofins Contaminants, à l’occasion de notre webinar gratuit du 5 octobre dernier. Si vous n’avez pu y assister et que vous souhaitez visionner le replay, demandez-le à EventsFr@eurofins.com

Pour plus d’information, contactez votre interlocuteur Eurofins habituel ou AgroalimentaireFR@eurofins.com

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